dimanche 25 novembre 2012

Période de perturbations


Je viens de relire le blog et notre famille à l'air si heureuse. 
J'ai beaucoup aimé mes vacances prolongées en Asie. Même si le début avec Elisa n'a pas été si facile, j'ai toujours essayé de profiter de chaque moment avec elle. Même si l'éloignement de nos familles et de nos amis nous pesait, j'ai profité de chaque nouvelle rencontre et découverte. Et j'ai eu raison...car il est si facile de tout ballayer d'un revers de main. 

Pour moi, le mariage, c'est faire la promesse de continuer, malgré les difficultés que la vie nous présentera, à travailler ensemble dans la même direction. Cette promesse, je te l'ai faite et je tiens mes promesses. Nous avons construit tellement de choses ensemble. Je t'avais accordé ma pleine confiance. Je t'ai donné la moitié de mon coeur. Elisa, ce petit d'Homme que nous avons décidé d'avoir ensemble, en pleine conscience, a certainement fait la même chose. 

Tu as décidé de prendre de la distance, que ce chemin construit ensemble n'était plus ton chemin. De mon côté, j'ai décidé de regarder le verre à moitié plein et d'apprécier la chance que j'ai d'avoir une fille, un nouveau travail prenant mais génial, une maison. Je ne sais pas si je serais capable de gérer tout, toute seule, mais il va bien falloir essayer. Sache cependant, que ce n'est pas si facile, sans toi à côté. J'ai l'impression que quelque chose manque.

samedi 24 novembre 2012

Verrine à la mangue






Voici une recette délicieuse trouvée dans le magazine "Ma cuisine végétarienne".

Il vous faut:
Une mangue, un citron, du lait de coco et de la menthe.


Couper la moitié de la mangue en morceaux et les disposer au fond de verrines.
Mixer le reste de la mangue et les autres ingrédients.
Verser la crème obtenue sur les morceaux de mangue.
Mettre au frigo.


Régaler vous bien!

Elisa a 10 mois


Cela fait longtemps que je n'ai pas fait le point. Qu'est ce que tu deviens?
Tu avances à toute vitesse sur tes fesses et tu adores marcher en tenant mes mains. 
Tu jettes ta nourriture par terre mais tu manges celle des canards que tu es supposée jeter. 
Tu fais coucou et tu applaudis. Tu adores la musique et tu danses dès que tu en entends.




Tu dis papa, ca (chat), cien (chien) et maman.
Tu as maintenant peur des étrangers.

Tu as été toute chamboulée par tous ses changements/ déménagements. Tu mérites bien une chambre rien qu'à toi pour te poser. Malheureusement à la vitesse où cela avance ce ne sera pas avant 2 ou 3 semaines.

L'observation


C'est un post que j'aurais du écrire depuis longtemps.

Dans la pédagogie montessori, l'observation est primordiale. Elle est plus importante que l'action. 

Qu'est ce que c'est qu'observer?

C'est prendre le temps de regarder son enfant, de s'en émerveiller,
C'est préserver ces instants magiques où le petit de l'homme, aussi petit soit t'il, se centre sur quelque chose.
C'est réfléchir avant d'agir.
C'est être dans l'aide utile.
C'est s'allonger sur le sol et regarder avec lui les mobiles.
C'est s'asseoir sur les marches et regarder ensemble les passants.
C'est lui expliquer quel est le bruit qui a capté son attention.
C'est s'arrêter de marcher lorsqu'il s'étonne de voir quelque chose.
C'est finalement s'émerveiller ensemble du monde qui nous entoure.

Sur le site: LE MONDE DES ENFANTS,
Eve l'écrit avec ses mots:

Ne rien faire et apprendre à regarder. C'est la clé ou le début de toute la pédagogie montessori. C'est aussi le plus beau cadeau que l'on peut faire à son bébé, puis son enfant. Observer son enfant c'est ce qui va nous permettre de le connaître, de savoir ce qui lui est nécessaire, et ainsi, de savoir quelle aide lui apporter. C'est aussi le respecter et le laisser se construire selon son plan de développement. C'est aussi lui offrir de l'espace et de la liberté pour agir.
Je remarque l'importance de cette observation avec Émy de manière très prononcée. Elle est très autonome. Posée au sol, elle va à sa guise et explore tout ce qui s'offre à elle, s'entraîne au quatre pattes... si je suis là et que je l'observe, elle est contente, me lance parfois des regards réjouis et satisfaits puis reprend son activité. Si je suis un peu plus loin et affairée, l'esprit occupé, lui jetant de temps à autre un coup d'œil, c'est différent. Elle râle plus rapidement, s'énerve et m'appelle pour que je la prenne dans les bras.

L'enfant a besoin de notre regard. Il le soutient dans son activité et l'encourage à la prolonger, lui donne parfois la petite impulsion qui manquait. L'enfant a besoin de notre attention, et de notre regard porté sur ses activités. Cela lui procure un sentiment d'existence et de plénitude. Cela lui envoie un message positif sur ce qu'il est en train d'accomplir. Il va ainsi développer son estime de soi, accompagné par notre regard bienveillant.
Cette attitude d'observation n'est pas facile, même si elle peut sembler élémentaire. Il faut la cultiver, l'intérioriser. En faire une habitude : toujours observer avant d'agir, respecter l'activité spontanée de l'enfant et chercher à la comprendre. C'est en observant qu'on apprend à observer. C'est en l'observant qu'on découvre son enfant. Et la relation qui se crée entre observant et observé est riche, pleine et vivante. L'enfant a besoin de ce regard et l'adulte a besoin de cette observation.

Alors avant d'interrompre un enfant ou un bébé, nous devons observer ce qu'il est en train de faire, car même minime, toute activité est à respecter. Elle fait partie d'un processus d'auto-construction.
Nous devons aussi préparer le bébé au changement, afin qu'il puisse l'anticiper. Attraper un bébé par derrière alors qu'il est assis en pleine activité et sans le prévenir est un geste qui peut être violent.

Préhension


Vers 3 mois, Elisa s'est d'abord entraînée pendant une semaine à ouvrir et fermer ses doigts.

Ensuite,la première chose qu'elle a attrapée, est le bord de la tarte aux pommes de son arrière grand mère maternelle.
Voici, les hochets qui lui ont plu:


La balle à étiquettes que je lui ai confectionnée:




Un de ses préférés (Haba):

Le skwish est très intéressant car Elisa a pu le prendre d'abord par les fils avant de pouvoir attraper les boules puis les bâtons. Elle s'est aussi entraînée à l'attraper à deux mains.

D'autres:









Ce n'est pas un hochet mais lorsqu'on le pousse, il revient et cela l'intrigue beaucoup.



C'est un cheval de la collection Papo. Collection qui garde a peu près les proportions dans les dimensions des animaux. Le dauphin n'est pas aussi gros que le poisson.



Il y a aussi tous les objets de la vie quotidienne: la cuillère en bois, le fouet, la brosse à cheveux, le collier en perles de bois...

J'ai montré plusieurs fois mon nido à des mamans du condominium, pour leur donner des idées d’aménagement pour leur chérubin. La première chose qu'elles ont fait, était de prendre un objet de le secouer devant le chérubin en question, de lui donner, d'en reprendre un autre et de recommencer. Le chérubin se retrouvant avec 4 hochets devant lui en l'espace d'une minute et demi.

C'est un comportement de préférence à éviter  lol. Il est préférable de lui donner un hochet et de le laisser découvrir à son aise. Lorsque son intérêt se dissipe lui montrer alors un ou deux trucs comme le fait de taper sur le xylophone ou lui dire comment cela s'appelle: xylophone sans l' article.

L'objectif de tous ces hochets étant qu'Elisa développe sa motricité mais aussi et surtout sa concentration. Sur ce point, elle est étonnante. Dernièrement, elle est restée 20 minutes à comparer la brosse de ma belle soeur en plastique et piquante et la sienne en bois et toute douce.

Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt!


Souvent lorsque je prends le train et que je vois défiler ses murs couverts de graffitis, je me dis qu'un bon coup de peinture ne serait pas du luxe. La seconde d'après, je me dis qu'ils seraient aussitôt recouverts de nouveaux graffitis. Je ne dois pas être la seule à avoir abandonnée l'idée d'avoir un paysage correcte vu que rien n'est fait pour améliorer la situation. 

A Singapour, ils ont trouvé la solution durable et pas cher....les recouvrir de plantes. Cette idée est géniale, fallait juste y penser.





Photos de la ballade au bord du canal, derrière chez moi, avec de beaux murs bientôt entièrement recouverts de plantes.

jeudi 22 novembre 2012

Les + et les - de Singapour


Voilà dans 14 jours, nous quittons Singapour. Il est donc l'heure de faire un bilan:

Les +:
  • C'est un pays anglophone. Une petite révision de mon anglais est toujours utile. Bien que l'anglais avec l'accent chinois, des fois il y a de quoi s'arracher les cheveux.
  • Il fait chaud toute l'année donc on peut profiter de la piscine toute l'année.
  • La propreté. Les gens ne sont malheureusement pas plus propres mais il y a plus de personnes pour ramasser.
  • La sécurité. C'est juste un sentiment mais oh combien agréable. D'ailleurs, je ne suis pas la seule vu le nombre de filles en mini jupe. Plus besoin de se demander comment on rentre après 10h ou si on est dans un quartier mal famé.

Les -
  • La nourriture. Riz ou nouilles, frit ou épicée, quel choix.
  • Les pharmacies. Cela n'existe pas. Ce sont des magasins qui vendent des médicaments et s'ils ne l'ont pas en rayons, ils ne peuvent pas le commander.
  • Le fait que ce soit une grande ville/manque d'espace.
  • Pas de vrai plage, pour une presque île c'est quand même un comble. Heureusement, à quelques encablures de bateau, il y a les iles St john et Kusu.
  • les fumigations. Tous les jeudis contre les cafards et de temps en temps contre les moustiques. Je ne suis pas sûr que les poumons apprécient sur du long terme.

Je garderai un bon souvenir de ce pays, qui a quand même beaucoup de bons côtés et qui est très accueillant envers les enfants.


Voici l'avis du papa:


Mais mais mais... c'est l'inverse !!

Les +:
- La nourriture, super variée (de tous les pays !!), délicieuse et vraiment pas cher (1 à 2€ le repas au foodcourt)
- Les plages paradisiaques pas loin
- Les raids anti-moustiques. Faut oser quand même, mobiliser un escadron complet d'avions pour pulvériser tout le pays d'un coup :-)

Les - :
- L'anglais des chinois, qui ne ressemble pas du tout à de l'anglais.
- La chaleur. Même si on s'y fait ici, je vais savourer un bon 5 ou 10° en rentrant.

Enfin bon, chacun sa perception des choses, ce qui est sûr c'est que c'était une super expérience ! A renouveller...? ;-)

Elisa a 6 mois



Mademoiselle tient assise mais n'arrive pas encore à s'asseoir toute seule. Cependant, elle essaye déjà de se mettre debout. Nous lui avons donc accroché une barre et elle fait des tractions. Hier, elle a réussi à se mettre debout. 


Elle aime beaucoup la pomme, la prune et les galettes de riz. MAIS ce qu'elle préfère par dessus tout, c'est lécher de la glace à la vanille et au chocolat. Hum.




Elle est toujours aussi calme et ne s'énerve que lorsqu'elle a faim ou sommeil. Par contre, pour communiquer elle pousse des cris aigus et stridents. Un peu comme si on l'étranglait. 

Elle a même réussi l'exploit de s'endormir dans la toute nouvelle poussette.

Pour ses 6 mois, étaient présents Nonno, sa tata et ses tontons Romu et Fred. La maison accueille actuellement 3 personnes de plus et j'adore. J'aime la vie, les tablées, l'ambiance, etc. Cela donne un air de vacances au quotidien. Cela me rappelle mes vacances dans la maison du sud lorsque j'étais adolescente. Je ne sais pas pourquoi j'apprécie autant, mais la famille nucléaire n'est pas le modèle dont je rêve. Actuellement, ils sont tous partis pour Kuala Lumpur. Trois longues journées et demi à m'occuper d'Elisa toute seule. C'est un bon objectif.



Awards couches lavables


"Nooooonnnn, je ne regrette rien..."

Les couches lavables, c'est juste génial: colorées, faciles et moins chères.

L'award
pour le jour est donc remis aux
GRO VIA (anciennement Gro Baby)



Celui
pour la nuit aux
BUMGENIUS V3 ou V4 ( C'est la même chose ou presque) avec un insert bambou en plus des deux microfibres fournis et cela tient 12 heures sans soucis et au sec.




Lili n'est pas une grosse pissouilleuse, juste une normale. Mais, je pense qu'on peut trouver son bonheur si on a un manneken pis.

Petit rappel:
Les accessoires nécessaires:
  • Un seau avec un couvercle
  • De la lessive écolo. Moi, j'utilise ecodoo et elle est top. Ecover a de l'adoucissant dedans donc on ne peut pas l'utiliser. Ulrich et l'arbre vert sont aussi ok.
  • Un détachant à base de fiel de boeuf pour enlever la couleur marron s'il reste des traces après lavage
  • Des feuilles de protection pour les Bumgenius 
  • Des rectangles de polaire découpés dans une couverture polaire de chez ikéa pour les Grovia ( C'est pour avoir l'effet bébé au sec) 
  • Un sac imperméable pour transporter les couches sales après une journée chez la nounou ou à la crèche
  • Un sel antibactérien et décrassant tel que Miofresh


Doudou

Elisa a fait d'énormes progrès pour devenir autonome dans son sommeil. Elle fait ses siestes dans son lit. Elle dort de 20h30 à 6h00. Le tout sans tétine. Mais elle ne sait pas encore trop comment s'endormir. Alors, je lui ai confectionné un doudou

doudou

doudou '

doudou elisa

P'tit mail


Cela aurait été dommage qu'Elisa ne lise jamais ce mail, envoyé par son papa:

''Chers futurs touristes, bien le bonjour (notez qu’ici, bonsoir serait une formule mieux adaptée).

Dans un mois, vous atterrirez à Changi, notre aéroport. Ce mail a donc pour but de vous initier à la vie Singapourienne, qui je dois vous prévenir, en surprendra plus d’un.

Les bases :
Ici, tout ce qui n’est pas explicitement autorisé est interdit, et tout ce qui n’est pas explicitement interdit l’est probablement (sauf si explicitement autorisé, évidemment). En particulier:
  • Chewing the gum (passible d’une peine pouvant entrainer la mort, ou pire)
  • Manger, boire, ou même avoir faim ou soif dans un métro ou une station
  • Avoir de longs cheveux ET un pénis (le cas échéant, l’un de ces deux attributs sera coupé par les autorités – à bon entendeur…)
  • Chanter l’hymne malais (c’est un peu comme entonner un bon chant des wallons en pleine BSG)


Les expressions :
Il est important de revisiter certains de nos classiques, pour les adapter à la culture locale, afin de mieux se faire comprendre. Notamment:
  • On ne dit pas « Eh patate ! », mais « Eh riz ! » (personnellement je préfère la variante indonésienne, « Eh nouille ! », plus parlante)
  • “Ca caille ici” se dit « Jeez, only 28°C today, bring me another coat ! »
  • Inutile d’utiliser l’expression « rire jaune », ici « rire » suffit.

J’espère que grâce à ces quelques conseils, votre séjour vous sera plus agréable.

En attendant impatiemment de vous voir, salutations chinoises distinguées.

Le parachute


Une petite astuce qui aurait évité que je dusse me lever 15 fois par nuit pour remonter lili.


http://lecroco.canalblog.com/


http://malaise.free.fr/pratique.htm


Bien entendu le parachute s'utilise pour les bébés qui doivent dormir sur un matelas incliné.

C'est râlant que je tombe dessus que maintenant.

ravelry


Je ne présente plus la célèbre communauté de tricoteuses et de crocheteuses qui vient d'atteindre les 1 000 000 000 de membres. ( Bon d'accord, il doit bien avoir un garçon dans le lot mais tant pis). Alors bien sûr, le nombre de patrons gratuits ou à 5 dollars n'a cessé de croître.

Quoi! le tricot ce n'est que pour les vieux! 
Non, non vous vous trompez cela peut aussi être beau.

Pour petite fille:
















Pour petit garçon:



















Pour moi:
chapeau_japonais.jpg

Accessoire:





















Jouets:























Juste ouf:





















Bon d'accord, tricoter prend du temps. Donc, il faut créer une communauté de couturières.

dimanche 4 novembre 2012

Article


Parce qu'il est rare de trouver des articles qui comprennent la pédagogie Montessori, je me permets de transmettre celui là, trouvé ici: http://enfantsdelavenir.org/le-boom-de-montessori-un-espoir-pour-lecole-francaise-3

Le boom de Montessori : un espoir pour l'école française ?

Posté par Laetitia October 31, 2012

Depuis trois ans, on observe un phénomène nouveau dans le paysage scolaire français : à chaque rentrée, une dizaine d'écoles Montessori ouvrent leurs portes quelque part en France. Un site internet en recense 130 au total. Privées et hors contrat, ces écoles sont le plus souvent de petites structures portées par des associations de parents. Nombre d'entre elles ont été créées entre 2009 et 2012… Sur le site Creer-son-ecole.com, on trouve des dizaines d'annonces de projets de création d'écoles Montessori. Face à cet engouement, les offres de formation à la pédagogie Montessori se multiplient, de même que les sites de vente de matériel pédagogique, ou encore les forums, sites internet et groupes de discussion dédiés à la méthode.
Pourquoi cet essor maintenant ?
La pédagogie Montessori ne date pas d'hier. Elaborée au début du XXème siècle par Maria Montessori, médecin italienne, à partir de l'observation de centaines d'enfants, cette pédagogie repose sur un principe simple : les enfants sont naturellement attirés vers les apprentissages, il suffit donc de leur proposer un environnement adapté pour stimuler leur désir d'apprendre de façon autonome.
Jusqu'à récemment, la pédagogie Montessori, peu compatible avec les méthodes d'enseignement traditionnelles de l'Education Nationale, restait marginale et les écoles Montessori rares et peu connues du grand public. Comment donc expliquer le virage de ces dernières années ?
Les jeunes parents d'aujourd'hui sont issus de la première génération d'enfants de la crise, d'enfants pour lesquels l'Ecole de la République n'a tenu aucune de ses promesses. Diplômes inutiles et dépourvus de valeur sur le marché du travail, cursus universitaires dépassés, en rupture avec les attentes du monde extérieur, ascenseur social en panne à tout jamais…
Les nouveaux parents n'ont plus confiance en un système qui leur a clairement montré ses limites, et aspirent à autre chose pour leurs propres enfants. Car ils sont inquiets pour eux. Que leur réservera l'avenir ? Comment faire en sorte qu'ils survivent dans ce monde incertain ? Comment les aider à s'épanouir dans une société consumériste et individualiste, et leur proposer un mode d'éducation capable de dépasser ce modèle peu réjouissant ?
Parallèlement, les nouveaux parents sont aussi la première génération de parents à avoir accès à l'information illimitée. Il leur est donc plus facile d'accéder aux témoignages, aux alternatives possibles. Sur internet, la pensée divergente prend son essor et les jeunes osent plus facilement remettre en question l'ordre établi. Pour peu qu'ils surfent aussi sur la vague du développement personnel, ils en viennent à réaliser le tort qui leur a été causé par des méthodes éducatives rigides, peu respectueuses des besoins de l'enfant. Et c'est tout naturellement qu'ils se tournent vers les pédagogies alternatives, dans l'espoir de proposer quelque chose de mieux à leurs enfants.
Tout cela fait que le paradigme de l'éducation conventionnelle, issu de la Révolution Industrielle, basé sur l'intellectualisme des Lumières, sur la conformité et sur la compétition correspondant aux impératifs économiques de l'époque, se voit déboulonné de toutes parts.
Dans le monde d'aujourd'hui où l'économie de la semaine prochaine est imprévisible, où les technologies évoluent plus rapidement que la durée des formations universitaires, et où la résolution d'un nombre croissant de défis planétaires vitaux devient la priorité des humains, un nouveau paradigme de l'éducation est nécessaire. Or la proposition montessorienne répond précisément à ce besoin. Voici comment.
De l'intelligence intellectuelle aux intelligences multiples : le respect de l'intégrité de chaque individu
La conception de l'intelligence de l'éducation conventionnelle est particulièrement réductrice. Evalué essentiellement sur sa capacité de mémorisation et de raisonnement déductif, l'élève se voit classé dans la catégorie des élèves intelligents (= scolaires) s'il réussit dans ces domaines, ou dans la catégorie des élèves peu intelligents (= non scolaires) s'il y rencontre des difficultés.
Le drame de cette catégorisation arbitraire, c'est que d'innombrables enfants doués bien que non scolaires se persuadent qu'ils sont des incapables.
Or, il n'existe pas moins de huit formes d'intelligence : linguistique, logico-mathématique, kinesthésique (du corps), visuo-spatiale, naturaliste, musicale, intra-personnelle (gestion des émotions), inter-personnelle (faculté de coopération). Malheureusement, seules les deux premières formes d'intelligence comptent dans les écoles conventionnelles, condamnant ainsi des millions d'enfants à être dévalorisés malgré leurs atouts.
Dans l'approche montessorienne, la scission entre compétences intellectuelles et non intellectuelles est abolie, et chaque enfant est encouragé à explorer aussi loin et longtemps qu'il le souhaite les domaines où la passion l'emmènent. A l'inverse, il n'est pas forcé à se concentrer sur des tâches qui ne l'intéressent pas. Et toutes les formes d'intelligence sont stimulées et appréciées à leur juste valeur.
De cette façon, la pédagogie Montessori maintient intacte la flamme intérieure de chaque enfant, son désir inné d'apprendre, tout en l'encourageant à travailler en autonomie. Alors que dans le système conventionnel, les apprentissages sont induits par un système de sanction/récompense (bonnes ou mauvaises notes, gratifications ou punitions), les élèves des classes Montessori savent travailler pour eux-mêmes. Leurs intérêts et motivations personnelles sont leur seul guide. Cela produit des adultes qui savent clairement ce qu'ils veulent dans la vie, et qui ne sont pas facilement manipulables, car ils ont appris à écouter leur être profond et à le respecter.
De la compétition à la coopération : pour des individus plus efficaces et plus solidaires
L'organisation industrielle des écoles conventionnelles encourage la comparaison et la compétition entre les élèves : classes de même âge, programmes et évaluations standardisés (socle commun, évaluations nationales), limitation de la liberté pédagogique des enseignants qui sont contraints de s'en tenir aux directives ministérielles, cours magistraux où l'on attend des élèves qu'ils se concentrent tous en même temps sur le même contenu, qu'ils apprennent tous au même rythme et avec la même méthode…
Pourtant, on sait que certains enfants sont plus avancés que ceux du même âge dans certaines matières, ou le sont moins dans d'autres. Que certains arrivent à mieux se concentrer à certaines heures de la journée, ou sont plus réceptifs à certaines formes d'apprentissage (il y a les visuels, les auditifs, les tactiles, etc…) Certains préfèrent travailler seuls, d'autres en groupe.
De fait, à vouloir normaliser tous les aspects de l'enseignement, on se contente de développer le plus petit dénominateur commun de chaque génération d'élèves, laissant sur le côté de la route une grande partie du potentiel de chaque enfant.
Dans les écoles Montessori, l'organisation spatio-temporelle est toute différente, et s'adapte au rythme et aux besoins de chacun. On n'est plus dans une organisation industrielle, mais dans une structure à visage humain. Les effectifs y sont réduits, la pédagogie individualisée. L'enseignant ne donne pas de cours magistraux, il se déplace dans la classe et intervient à tour de rôle auprès de petits groupes ou en tête à tête avec les enfants. Cela est rendu possible notamment par la mixité des âges (classe 3-6 ans, 6-9 ans, 9-12 ans) qui permet aux plus grands de jouer le rôle de tuteurs auprès des plus jeunes. Chacun y trouve son compte : les plus âgés sont valorisés par la confiance qui leur est accordée, et les plus petits peuvent progresser plus vite grâce au soutien de leurs camarades. Cette solidarité est renforcée par la pratique d'activités coopératives (jeux coopératifs, ateliers en équipes, etc…)
Dans les classes Montessori, les enfants étant libres de choisir leurs activités, sont la plupart du temps absorbés par leur travail, évitant les problèmes de discipline rencontrés dans les écoles classiques. Ces problèmes ne sont bien souvent qu'un symptôme de l'ennui des élèves, et leurs comportements rebelles une résultante de l'oppression permanente qui s'exerce sur eux.
De la conformité à la pensée divergente : vers une société plus ouverte et plus innovante
L'élève soumis à la pédagogie conventionnelle réalise assez rapidement que s'il veut obtenir des gratifications, il doit se conformer aux attentes de ses maîtres, et leur fournir les réponses qu'ils demandent. Il s'applique donc à mémoriser les réponses qu'on lui présente comme vérités uniques, sans chercher à les questionner ou à les remettre en cause. Certains audacieux s'y risquent parfois : on se charge alors de les remettre vite à leur place d'apprenant-qui-ne-sait-rien.
La pensée unique, calibrée, est clairement encouragée, les alternatives sont présentées comme suspectes, les extrêmes (= toute pensée s'écartant trop de la norme) sont systématiquement diabolisés.
Le problème, c'est que cela donne une société où la faculté d'innovation est rare, la créativité de tout un chacun ayant été tuée dans l'oeuf. Une étude portant sur le suivi d'une cohorte de 1500 enfants a montré qu'à l'âge de 3-5 ans, 98% des individus étaient des génies de la pensée divergente. L'étude testait la capacité des enfants à imaginer des solutions innovantes face à un problème posé. Retestés cinq ans plus tard, à 8-10 ans, ils n'étaient plus que 30% à atteindre le seuil "génie", et seulement 12% à 13-15 ans ! Concrètement, cela se traduit par des millions d'adultes qui passeront leur vie à effectuer des tâches répétitives, à obéir à des ordres sans jamais que leur libre-arbitre ne soit sollicité, alors qu'ils auraient pu aspirer à des carrières plus inspirantes.
Dans les classes Montessori, on ne cherche pas à mâter les velléités de pensée divergente. Au contraire, on y stimule la créativité des enfants, notamment par l'intermédiaire d'activités artistiques, mais aussi en encouragement la libre expression de chacun. En outre, la pédagogie Montessori s'attache à avoir de la considération pour le point de vue de l'enfant, qui est mis sur un pied d'égalité avec celui des adultes. Cela ne signifie pas qu'il est toujours donné raison à l'enfant, cela signifie que son point de vue est respecté a priori. L'adulte n'est là que pour accompagner l'enfant vers sa vérité propre, mais en aucun cas il n'est là pour lui imposer la sienne. Cela participe à la création d'esprits ouverts, porteurs d'une société qui avance au lieu de rester figée sur ses dogmes.
En conclusion...
Le boom de la pédagogie Montessori constitue un espoir pour la société française. L'espoir que la propagation des alternatives éducatives bienveillantes ne s'arrêtera pas dans son élan, et que les nouveaux parents continueront de se mobiliser pour que ce qui n'était jusqu'à présent qu'une exception devienne la nouvelle norme. Pour que Montessori ne demeure pas un système parallèle pour enfants chanceux, mais que ses principes soient petit à petit intégrés dans le système d'enseignement public. Cet espoir dépendra en partie de l'accueil qui sera fait à ce nouveau paradigme par les enseignants du système conventionnel. Nombre d'entre eux, également issus de la nouvelle génération, constatant au quotidien la faillite du modèle qu'on leur impose, cherchent eux aussi des solutions. Confrontés aux difficultés engendrées par la rigidité du système, laissés seuls sur place pour gérer le chaos qui en résulte, la recherche d'alternatives pédagogiques devient pour eux plus qu'une affaire de conscience : c'est une question de survie.
Tout cela suffira-t'il pour transformer l'école française en profondeur ?